Sacrées Sorcières de Roald Dahl était l’un de ses livres d’enfance, qu’elle avoue avoir lu «2 000 fois». En l’adaptant pour Gallimard il y a un an, la dessinatrice Pénélope Bagieu en a fait un succès de librairie. Celle qui a donné traits et couleurs à des femmes intrépides et volontaires avec sa série Culottées vient d’illustrer le nouveau Mooc du centre Pompidou, «Elles font l’art», cours consacré aux artistes femmes, mis en ligne en janvier. Artiste elle-même, elle aime la précision du geste, celui qui dessine comme celui qui brode, art qu’elle pratique avec gourmandise depuis peu. Artisanat, œuvres d’art, artistes femmes ou hommes, elle ne trace ni frontières ni distinctions, revendiquant une liberté qui dépasse les codes et les genres. Elle se régale d’un nouvel humour qui parle de sa génération –elle a 39 ans– et dont elle apprécie la finesse et l’intelligence. Recluse le plus souvent chez elle, comme nombre d’entre nous, elle s’échappe par le beau –un tableau, une broderie– et le rire. «Gratter des petites miettes de poésie et de beauté, on en a peu en ce moment», dit-elle.
Quelle place les femmes ont-elles dans votre œuvre : un sujet à part entière, une inspiration, un hasard ?
Les hommes écrivent par défaut sur des personnages masculins. Ils ne disent pas : je vais