Du purgatoire chrétien aux tables qu’on fait tourner, des rites vaudous aux maisons hantées, la communication avec les morts a taraudé toutes les sociétés humaines. Historiennes, écrivains, philosophe, géographe et même un médecin légiste archéologue ont accepté de jouer les chasseurs de fantômes cet été dans Libération. Une exploration qui montre que les fantômes sont plus présents que jamais, une impulsion de vie et le symptôme d’un passé qui ne passe pas.
Médecin légiste, anthropologue, archéologue, Philippe Charlier a un parcours original. Le point commun entre ses différentes vies est sûrement de savoir faire parler les morts. Mais comme le précise le directeur du département de la recherche et de l’enseignement du musée du Quai-Branly, il s’attache à les faire s’exprimer «de façon cartésienne et scientifique». Car ceux-ci sont très bavards, explique-t-il : «Ils ont beaucoup à transmettre et sont des réservoirs quasi inépuisables d’informations.» Philippe Charlier s’est vite intéressé aux rituels qui entourent les défunts. Il étudie d’abord le vaudou en Haïti et au Bénin (1) , puis la figure des zombies, et poursuit désormais cette anthropologie de l’invisible en publiant la passionnante histoire du spiritisme Autopsie des fantômes. Une histoire du surnaturel (Tallandier, 2021), un précis sur les spectres (Comment faire l’amour avec un fantôme ? Anthropologie de l’invisible, à paraître aux éditions du Cerf en octobr