C’est une constante qui interroge : à peine rentrés de vacances et nous sommes déjà fatigués. Pourquoi le bénéfice de longues semaines de répit s’envole-t-il aussi vite ? Serait-ce parce que le farniente estival n’est pas aussi reposant qu’il le devrait ? Depuis une bonne vingtaine d’années, la lassitude généralisée exprimée par les Français dépasse le cadre professionnel. Si 76 % des salariés se disent fatigués, selon un sondage Ekilibre-OpinionWay de juin 2025, on parle aussi de fatigue informationnelle, démocratique, voire compassionnelle…
Ni pure maladie ni pur mal-être psychique, la fatigue reste un ressenti insaisissable et filandreux qui existe surtout dès lors qu’il est formulé. Sur les 66 % des Français fatigués en 2022 (contre 47 % en 2000), les plus touchés sont les moins de 35 ans (78 %), les femmes (73 %, contre 57 % chez les hommes), les CSP –et les Parisiens. Dans un «Que sais-je» consacré à ce fléau de l’époque paru en août 2025, le psycho-sociologue Philippe Zawieja montre comment le capitalisme hypermoderne a façonné une économie de l’attention particulièrement épuisante, et appelle à redonner sa noblesse au repos voire à l’ennui.
Les sondages le montrent régulièrement, les Français sont de plus en plus fatigués… Co