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TRIBUNE

Porter atteinte aux droits des personnes trans, c’est détruire la démocratie, par Camille Froidevaux-Metterie

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LGBT +dossier
La croisade ultraconservatrice de Donald Trump contre les personnes appartenant à la communauté LGBTQI, mais aussi les femmes, les immigré·es et les plus pauvres, participe d’une vaste entreprise de purification nationale, estime la philosophe.
Lors d'une manifestation pour défendre les droits des personnes trans aux Etats-Unis, à Washington, le 4 décembre 2024. (Allison Bailey/NurPhoto. AFP)
par Camille Froidevaux-Metterie, philosophe
publié le 3 février 2025 à 20h32

Parmi les toutes premières mesures décidées par Trump au lendemain de son élection figure une série d’atteintes aux droits des personnes LGBTQI et, spécifiquement, à ceux des personnes trans : proscription de tout financement fédéral des soins de transition de genre, suppression de la mention «X» pour les personnes non-binaires sur les passeports qui «refléteront fidèlement le sexe de naissance», mise à l’isolement des femmes trans incarcérées avant leur transfert vers des prisons d’hommes, interdiction aux personnes trans de servir dans l’armée, bannissement de tous les programmes fédéraux promouvant la diversité, l’équité et l’inclusion, disparition de toutes les pages web officielles recensant les aides aux démuni·es, malades, victimes (que ce soit d’agression sexiste ou de catastrophe naturelle).

Brutales et dévastatrices pour les personnes concernées, ces décisions s’inscrivent dans une vaste offensive déployée depuis quelques années aux Etats-Unis contre «l’idéologie du genre» et le «wokisme», dont la question des identités trans constitue la tête de pont. Ce programme ultraconserv