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TRIBUNE

Pour préserver les mineurs de la violence, il faut leur interdire la corrida

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Une proposition de loi transpartisane, qui vient d’être déposée au Sénat, prévoit d’interdire les corridas et les combats de coqs aux moins de 16 ans. Pour le président de la SPA, cela permettrait de soustraire les jeunes à la spectacularisation de la violence.
Une corrida dans les arènes de Saint-Vincent-de-Tyrosse (Landes), en juillet 2024. (Nathalie Guironnet/Hans Lucas. AFP)
par Jacques-Charles Fombonne, président de la Société protectrice des animaux (SPA)
publié le 13 novembre 2024 à 12h42

L’amour des animaux ne se décrète pas. Certains le portent en eux, d’autres y sont indifférents. Depuis toujours, la SPA lutte pour le faire germer dans la conscience collective. Sur le terrain, nos quelque 1 000 enquêteurs sont les témoins quotidiens des maltraitances infligées aux animaux, souvent sur fond de vide moral et d’altération de l’empathie, qui constituent d’ailleurs aussi un terreau fertile pour la violence familiale.

L’expérience nous a enseigné que les sanctions pénales, les mises en garde, les postures autoritaires ne suffisent pas si elles ne sont accompagnées d’un travail de sensibilisation à la cause animale. C’est dans cette perspective que la SPA intervient dans les écoles pour éveiller les enfants au respect dû à nos compagnons. Au-delà de cette approche, résolument tournée vers la mobilisation de la génération qui va nous succéder, une autre préoccupation nous anime : la violence subie par l’enfant est la cause profonde de celle qu’il pourra exercer une fois adulte.

La légitimation de la violence contre les animaux vient saper ce travail que nous menons avec l’agrément de l’Education nationale. Les enfants qui accèdent à des scènes de violences, et la corrida en fait partie, risquent d’être affectés émotionnellement par ces scènes,