Menu
Libération
Interview

Pour l’historien Henry Rousso, la décision de «tuer» le Musée-Mémorial du terrorisme est «politique»

Article réservé aux abonnés
Gouvernement Bayroudossier
L’historien, qui préside la mission de préfiguration de ce musée déjà très avancé, dénonce la décision «brutale» du gouvernement, officiellement pour raisons budgétaires. Mais l’opposition de plusieurs associations, dont la Fondation pour la mémoire de la Shoah, a aussi joué, signe d’une concurrence toujours vive entre les mémoires.
L'école de plein air de Suresnes (Hauts-de-Seine), qui devait abriter le Musée-Mémorial du terrorisme. (DR)
publié le 11 décembre 2024 à 19h13
(mis à jour le 13 décembre 2024 à 18h12)

Le moment ne pouvait être plus mal choisi, en plein procès de l’assassin de Samuel Paty et à l’approche du dixième anniversaire des attentats de Charlie Hebdo et de l’Hypercacher : le projet de Musée-Mémorial du terrorisme (MMT), censé ouvrir ses portes en 2027 à Suresnes (Hauts-de-Seine), ne verra probablement jamais le jour, du moins dans sa forme actuelle. L’historien Henry Rousso, qui préside la mission de préfiguration de cette institution pourtant voulue par Emmanuel Macron dès 2018, a révélé lundi dans un entretien au Figaro que le cabinet du Premier ministre avait décidé d’abandonner le projet actuel au profit d’un «musée hors les murs», officiellement pour des raisons financières.

Sacrifié, aussi, le Mémorial national des victimes du terrorisme, Matignon ayant proposé qu’il soit érigé à l’emplacement du futur Jardin de la mémoire en hommage aux victimes du 13 Novembre. «Proposition absurde, qui confond la singularité d’un événement et un lieu de mémoire national couvrant un demi-siècle d’attentats», s’est indigné