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TRIBUNE

Pourquoi le NFP et le camp présidentiel vont avoir du mal à s’entendre

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Le Nouveau Front populaire et Ensemble pour la République divergent sur un point fondamental : augmenter ou ne pas augmenter les prélèvements obligatoires, rappellent les économistes Anne-Laure Delatte et Elise Huillery.
Arrivée du NFP pour les consultations avec les partis politiques à l'Elysée, le 23 août 2024. (Stephane Dubromel/Hans Lucas pour Libération)
par Anne-Laure Delatte et Elise Huillery, professeur à Dauphine-PSL
publié le 23 août 2024 à 15h47

Après sept semaines d’attente, alors que la désignation d’un ou d’une Premier·e ministre est imminente, la question d’un accord de gouvernement entre le Nouveau Front populaire (LFI, PS, PCF, Ecologistes) et la coalition présidentielle Ensemble pour la République (EPR) va probablement animer les débats des différentes universités d’été. En effet, certains se désespèrent de ne pas voir les deux camps trouver un terrain d’entente. Le NFP affirme la nécessité de redonner aux pouvoirs publics tous les moyens nécessaires pour des systèmes de santé et d’éducation de grande qualité et des infrastructures performantes, et pour accélérer le verdissement des modes de production et de consommation.

Or, les macronistes ne disent pas qu’ils se fichent de la santé, de l’éducation, et de l’environnement. Au contraire, nous pouvons tranquillement partir du principe que les objectifs des groupes EPR et NFP sont proches, à savoir construire un monde à la fois prospère et durable en s’appuyant sur les services publics et des investissements en faveur de l’écologie. Mais alors, pourquoi un accord de gouvernement entre les deux camps ne serait-il pas possible ?

La raison est que ces deux forces politiques divergent sur un point fondamental : augmenter ou ne pas augmenter les prélèvements obligatoires. Aucun accord de gouvern