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TRIBUNE

Pourquoi les projets expansionnistes de Donald Trump ne sont pas si incongrus

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Pour l’historien Florian Louis, il faut prendre au sérieux la volonté de Donald Trump de s’emparer du Groenland, du Panama et du Canada. Il rappelle que Etats-Unis n’ont jamais cessé de revendiquer un droit de regard pouvant aller jusqu’à l’ingérence dans les affaires du continent américain.
Donald Trump, lors de son discours de victoire depuis les écrans de télévision, le 6 novembre 2024. (Julien Mignot/Libération)
par Florian Louis, historien, membre de la rédaction de la revue «le Grand Continent»
publié le 13 janvier 2025 à 10h27

Le 10 février 2007, Vladimir Poutine livrait à la conférence de Munich sur la sécurité une tonitruante diatribe contre l’ordre mondial né de l’effondrement de l’URSS, qu’il accusait de ne profiter qu’aux Occidentaux. Médusée par la virulence des propos du maître du Kremlin, l’assistance préféra en relativiser la portée et passer à autre chose. Vladimir Poutine n’était-il pas au crépuscule de son deuxième et, pensait-on alors, dernier mandat présidentiel ? C’est rétrospectivement que le réquisitoire poutinien de 2007 est apparu pour ce qu’il était : une déclaration de guerre à l’architecture de sécurité internationale post-guerre froide.

Déclaration qui serait bientôt suivie d’effets. Dernière lubie de Donald Trump – qui n’est quant à lui qu’à l’orée de son deuxième et, théoriquement, dernier mandat présidentiel –, la volonté de s’emparer du Groenland, du Panama et du