«La sobriété énergétique n’est pas produire moins et faire le choix de la décroissance.» En présentant jeudi 6 octobre le plan gouvernemental censé permettre aux Français de passer l’hiver sans pénurie d’énergie, la Première ministre Elisabeth Borne a tenu à faire la distinction : non, la fermeture des robinets de gaz ou de pétrole ne nous conduira pas sur le chemin d’une baisse durable de la production économique. Si la ministre a dû clarifier, c’est que le mot «décroissance», banni du vocabulaire des ministres après avoir été un peu négligé dans le monde des écolos, se fraie peu à peu un chemin dans le débat public. Il est notamment porté par des chercheurs qui, modélisations à l’appui, voient la vie avec un PIB négatif comme un horizon économiquement réaliste et écologiquement souhaitable. La décroissance revient… mais jusqu’où ?
Pourquoi la décroissance gagne-t-elle en popularité ?
Il n’y a pas si longtemps, ils n’étaient encore qu’une poignée à l’affirmer : la crise environnementale actuelle est provoquée par la croissance économique. Produire plus de biens et de services, c’est utiliser plus d’énergie et de ressources, augmenter les besoins en énergie et en matières premières, et donc amplifier la dégradation du climat et des écosystèmes. Entre canicules, incendies et inondations, l’année 2022 semble