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Libération
L'édito de Dov Alfon

Présidentielle aux Etats-Unis : Donald Trump, un danger imminent

Élections américaines de 2024dossier
Un retour au pouvoir du milliardaire, très plausible au vu des différents sondages qui le donnent au coude-à-coude avec son adversaire Kamala Harris, pourrait tout simplement annoncer la fin de la démocratie dans le pays.
Le candidat républicain à l'élection présidentielle américaine, Donald Trump, à Palm Beach (Floride) mardi 29 octobre 2024. (Brendan McDermid/REUTERS)
publié le 30 octobre 2024 à 21h16

Quand on regarde le fond de l’abîme, l’abîme n’est pas supposé nous faire un clin d’œil. C’est pourtant ce qui se passe ces jours-ci en Amérique, moins d’une semaine avant une élection présidentielle qui pourrait changer la face du monde. Le retour de Donald Trump au pouvoir pourrait tout simplement annoncer la fin de la démocratie aux Etats-Unis, avouent nombre des électeurs que nos envoyés spéciaux ont rencontrés sur le terrain. Impensable ? Pas pour Trump, qui a promis d’être un dictateur dès son premier jour à la Maison Blanche. L’abîme nous regarde, imperturbable.

Certains minimisent le danger, rassurés par le fait que Trump a déjà été président et que la démocratie a tenu le coup : c’est méconnaître l’histoire des dictatures modernes et sous-estimer l’avancée fulgurante des soutiens trumpistes, allant de la Cour suprême à Elon Musk en passant par les médias Murdoch et des milices puissamment armées et prêtes à tout. «Nous n’avons pas besoin de voir à quoi ressemblerait à la Maison Blanche un Donald Trump plus âgé, plus fou, sans garde-fou», avait mis en garde Barack Obama, tandis que la candidate qui porte la lourde responsabilité d’empêcher le cauchemar de se réaliser, la vice-présidente Kamala Harris, a exhorté les Américains à ne pas confier leur destin à un «petit tyran». Dans la soirée du mardi 29 octobre, ses partisans se sont réapproprié l’Ellipse, vaste étendue de pelouse entre la Maison Blanche et l’obélisque du Washington Monument, là où le 6 janvier 2021 Donald Trump avait appelé ses supporters à marcher sur le Capitole. Dans les 913 sondages publiés à ce jour par 143 instituts et statisticiens différents sur les intentions de vote, le coude à coude se maintient. Des deux candidats, seule Harris a annoncé qu’elle reconnaîtra le choix des électeurs, même s’il lui était défavorable. Il lui reste moins d’une semaine pour convaincre l’Amérique de ne pas répondre à l’appel du gouffre.