En bon républicain, amateur de tête de veau à persil dans les naseaux, j’ai longtemps ricané gras devant les avanies des Windsor. Pour le descendant des sans-culottes de 89, ils représentent le summum du kitsch aristocrate. Pour la grenouille qui se croit mieux dégrossie que les rosbifs, ils incarnent le sommet de l’étrangeté d’outre-Manche, à savoir cet amour insensé d’un peuple doué de discernement pour une troupe de baltringues qui amuse la galerie en tenues d’opérette. Pour le citoyen qui tient à son droit de révocation, ces fantoches usurpent un CDI à vie, quand ils ne sont que des bouffons masochistes qui se laissent mettre à nu par les tabloïds pour conserver leurs privilèges hors d’âge.
La saturation aurait dû m’allonger pour le compte devant le dernier épisode de la saga des «royaux» qui voit les mémoires du prince Harry encombrer les librairies. J’aurais dû faire un blocage comme devant The Crown, la série Netflix, qui humanise exagérément les membres de la Firme. Eh bien non ! Au-delà des avances sonnantes et trébuchantes qui permettent au bambin de 38 ans et de 1,85 m de maintenir un train de vie d’enfer, Harry se raconte avec une franchise