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Libération
Intimidation

Quand la fachosphère cible les universitaires

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«Islamo-gauchisme», la polémiquedossier
Les affaires de chercheurs intimidés ou menacés pour leurs prises de position se multiplient. Une arme bien rodée dont use et abuse l’extrême droite pour tenter de dicter son agenda.
Les universitaires ayant appelé à la démission de leur ministre, Frédérique Vidal, ont vite été taxés de partisans de «l'islam radical». (Heinz Linke/Plainpicture)
publié le 31 mars 2021 à 7h29

Ils se sont retrouvés avec une cible collée dans le dos, désignés «complices de l’islam radical». Pourquoi ? Avoir signé une simple pétition appelant à la démission de Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur qui avait déclaré mi-février que «l’islamo-gauchisme gangrène la société dans son ensemble et l’université n’est pas imperméable». «Islamo-gauchisme» : le mot était lâché, déclenchant une série de polémiques et livrant les partisans présumés de cette notion aussi éthérée que fantasmée à la vindicte. Et notamment à celle de l’extrême droite.

Lancée, dans la foulée des déclarations de Vidal, par des membres du personnel de l’enseignement supérieur et de la recherche, la pétition a très vite recueilli des milliers de soutiens et en comptait 23 000 lors de sa remise à Matignon, le 25 mars. Tous dénoncent «l’intention dévastatrice» de leur ministre accusée de «diffamer une profession et, au-delà, toute une communauté». Mais l’affaire dépasse vite le champ des idées avec la (re) publication, le 21 février sur un blog, de la «liste des 600 gauchistes complices de l’islam radicale (sic) qui pourrissent l’université et la France». Si ce site obscur n’est