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Foncières solidaires : quand la terre redevient un bien commun

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Face à la hausse des prix de l’immobilier, au manque de logements abordables, à la dévitalisation des communes rurales ou aux difficultés d’installation dans le monde agricole, associations et coopératives se réapproprient les outils de la finance pour reprendre le contrôle du foncier et le sortir des logiques de marché.
En 2015, près de Sainte-Afrique (Aveyron), un hameau non spéculatif créé dans une ancienne ferme grâce à une SCI et à Terre de liens. (Hélène Jayet/Libération)
publié le 23 décembre 2022 à 7h07

«Une foncière, c’est un modèle emprunté au monde de l’immobilier», pose d’emblée Lydie Crépet, directrice du développement des ressources chez Habitat et Humanisme. A ceci près qu’il s’agit ici d’une foncière particulière – solidaire – faisant appel à des investisseurs individuels, dont les placements sont peu rémunérés mais servent une noble cause, celle de permettre à des personnes en grande précarité d’accéder à un logement à faible loyer dans les centres-villes. «Lorsque Habitat et Humanisme a été créé en 1985, cette approche était totalement pionnière», ponctue Lydie Crépet.

Habitat et Humanisme lève donc de l’argent auprès des particuliers et des institutions pour acquérir, construire ou rénover des logements. Un réseau de 57 associations, fort de ses bénévoles, se charge lui de l’accompagnement et du travail de terrain. En quelques décennies, le mouvement – tel qu’il se présente – dispose de près de 10 000 logements, 1 600 places d’accueil d’urgence et 46 Ehpad et résidences services. Et surtout, il a fait école.

Vingt-cinq milliards placés dans l’épargne solidaire

L’épargne solidaire, ou l’idée de placer une partie de son argent dans des projets à fort impact social ou environnemental, a le vent en poupe.