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Qu’est-ce que le «libertarianisme», dont se revendique le nouveau président de l’Argentine, Javier Milei ?

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Haine de l’Etat et des services publics, promotion du marché, individualisme jusqu’au-boutiste... Le nouveau président argentin s’inscrit dans un courant politique né aux Etats-Unis dans les années 60 et qui converge depuis quelques décennies avec l’extrême droite.
Javier Milei s'adresse à ses partisans après avoir remporté le second tour de l'élection présidentielle, à Buenos Aires, le 19 novembre 2023. (Luis Robayo/AFP)
publié le 22 novembre 2023 à 8h45

«Anti-système», démagogue, ultra-libéral et «libertarien». Parmi les qualificatifs, souvent dépréciatifs (mais c’est selon) accolés à Javier Milei, le nouveau président argentin, celui de «libertarien» est peut-être le plus flou et énigmatique. Economiste de formation, l’homme à la tronçonneuse et au blouson de cuir se présente lui-même comme «libéral-libertarien» ou «anarcho-capitaliste». Il est d’ailleurs la principale figure du parti libertarien argentin, el Partido libertario, et son mantra de campagne «Vive la liberté, putain !» est aussi simpliste que l’idéologie qu’il est censé porter à la Casa Rosada ces quatre prochaines années.

La feuille de route de politique économique de l’homme aux rouflaquettes de rocker résume à elle seule l’inclinaison libertarienne de son projet présidentiel : «Tout ce qui peut être privatisé sera privatisé», a-t-il déclaré lors d’un entretien à Radio Mitre. En prônant une réduction de l’Etat à portion congrue, grâce à la suppression du ministère du Travail ou de celui de l’Education, et «la privatisation de toutes les entreprises», le cinquantenaire s’inscrit dans la plus pure tradition libertarienne, ce courant de philosophie politique né aux Etats-Unis dans les années 60 sur fond d’anticommunisme virulent, d’essor de la contre-culture libertaire et des théories économiques libérales de l’Ecole de Chicago. Sur le plan sociétal, le tronçonneur de budgets publics de Buenos Aires veut in