Ne plus percevoir de correspondance, d’adéquation entre soi et le monde dans lequel on vit, c’est ce dont souffre Régis Debray, et ce qu’il exprime à travers le titre de son nouvel et bref essai, l’Exil à domicile (Gallimard). L’essayiste s’y qualifie dès la première page de «vieux con», mais il ne lâche pas l’affaire et donne des coups de griffe à ses cibles habituelles : l’Union européenne, «la conquête de l’Europe par l’Amérique», les intellectuels qui s’expriment publiquement sur ce qu’ils ne connaissent pas. Ce sont les ouvrages de l’imagination qui ont ses faveurs et avec lesquels il se sent bien, ceux qui tracent «un avant et un après dans nos mœurs et nos lois». Au siège des éditions Gallimard, nous retrouvons un Régis Debray très rieur et plus insouciant de la marche du monde que ne le laisse deviner son essai.
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