Menu
Libération
Féminisme

Rose Valland, une résistante à pied d’œuvres

Article réservé aux abonnés
Grâce aux informations glanées pendant l’Occupation par cette attachée de conservation au Jeu de paume, 60 000 œuvres d’art spoliées par les nazis ont été récupérées. Pourtant, Rose Valland est restée dans l’ombre.
Photo d'archives non datée de Rose Valland, qui travaillait au Jeu de paume sous l'Occupation. (HO /AFP)
publié le 8 mai 2021 à 12h45

Cet article est issu de L, la newsletter féminisme et sexualités de Libération dont le dernier numéro sort ce samedi. Pour recevoir L, inscrivez-vous ici !

Il y a plus inconnu que le soldat inconnu, sa femme. Et il y a plus inconnu encore : celle qui n’est la femme d’aucun homme. C’était le message derrière la journée de visibilité lesbienne, qui a eu lieu le 26 avril, dans le cadre de laquelle les femmes sont descendues dans la rue pour clamer leur existence et arguer qu’il n’y a pas de visibilité sans histoire, quand la postérité a souvent caché derrière le voile des «bonnes amies» leurs relations amoureuses. C’est ce qui est arrivé à la résistante Rose Valland (1898-1980) par exemple. Jeune diplômée en histoire de l’art, l’Iséroise rentre en 1932 au Jeu de paume comme attachée de conservation bénévole. Quand la guerre éclate, elle reste en poste dans le musée réquisitionné par les nazis, qui y font transiter les œuvres d’art qu’ils pillent. Officiellement, elle continue son travail comme si de rien n’était. Officieusement, elle dresse des listes détaillées des œuvres volées à des collectionneurs ou à des marchands d’art juifs, tente de découvrir leurs destinations et collecte des