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Entretien

Sam Bourcier, sociologue et activiste queer : «Les minorités ont toujours peur d’être effacées, à raison»

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Alors qu’un centre d’archives LGBT + va voir le jour à Paris après des années de lutte, le penseur queer développe sa vision des archives «vivantes» dans un livre.
Sam Bourcier, sociologue, maître de conférences à l'Université de Lille et militant transféministe et queer, dans les locaux temporaires des archives LGBTQIA+ à Paris, le 14 avril 2025. (Adrien Selbert/VU pour Libération)
publié le 5 juin 2025 à 9h22

Le chercheur Sam Bourcier a consacré une bonne partie des dix dernières années à militer pour que voie le jour à Paris un centre d’archives LGBTQI + comme il en existe à Berlin, à Amsterdam, à San Francisco et à Bologne depuis plusieurs décennies. Après de nombreuses frictions avec la mairie socialiste, le Collectif dont il fait partie se réjouit de poser ses valises d’ici à 2027 dans un lieu du XIXe arrondissement.

Mais «la vigilance reste de mise pour qu’un centre digne de ce nom ouvre», prévient Bourcier au début de son dernier ouvrage Le pouls de l’archive, c’est en nous qu’il bat (Cambourakis, 2025). Parmi les craintes : un budget trop restreint qui ne permettrait pas d’embaucher d’archivistes. «Rendez-vous pour les municipales de 2026», ajoute-t-il.

Dans ce livre, Bourcier dialogue avec les penseurs des archives, mais sans les idolâtrer. Ainsi le philosophe Michel Foucault est surnommé «Foufou» et le philosophe Jacques Derrida «Dididada». «Ça fait du bien à tout le monde, et à moi aussi, parce que j’en pouvais plus de les citer tout le temps !» se marre-t-il lors d’une rencontre à Césure, ancienne université du Ve arrondissement qui sert temporairement de local aux Centre d’archives LGBTQI +.

Sam Bourcier montre comment le lien vital que les