Le chercheur Sam Bourcier a consacré une bonne partie des dix dernières années à militer pour que voie le jour à Paris un centre d’archives LGBTQI + comme il en existe à Berlin, à Amsterdam, à San Francisco et à Bologne depuis plusieurs décennies. Après de nombreuses frictions avec la mairie socialiste, le Collectif dont il fait partie se réjouit de poser ses valises d’ici à 2027 dans un lieu du XIXe arrondissement.
Mais «la vigilance reste de mise pour qu’un centre digne de ce nom ouvre», prévient Bourcier au début de son dernier ouvrage Le pouls de l’archive, c’est en nous qu’il bat (Cambourakis, 2025). Parmi les craintes : un budget trop restreint qui ne permettrait pas d’embaucher d’archivistes. «Rendez-vous pour les municipales de 2026», ajoute-t-il.
Dans ce livre, Bourcier dialogue avec les penseurs des archives, mais sans les idolâtrer. Ainsi le philosophe Michel Foucault est surnommé «Foufou» et le philosophe Jacques Derrida «Dididada». «Ça fait du bien à tout le monde, et à moi aussi, parce que j’en pouvais plus de les citer tout le temps !» se marre-t-il lors d’une rencontre à Césure, ancienne université du Ve arrondissement qui sert temporairement de local aux Centre d’archives LGBTQI +.