Reconnu comme l’un des grands philosophes de notre temps, Souleymane Bachir Diagne est né en 1955 à Saint-Louis, au Sénégal. Il est le premier Sénégalais à avoir intégré l’Ecole normale supérieure (ENS) à Paris, où il s’est d’abord spécialisé en philosophie des sciences. Depuis 2008, il est professeur de philosophie à l’université Columbia (New York) où il dirige l’Institut d’études africaines après avoir longtemps enseigné à Dakar et à Paris. Ses recherches portent à la fois sur la logique, la philosophie islamique, les philosophies africaines.
Dans son dernier essai intitulé Universaliser. L’humanité par des moyens d’humanité, fruit d’un séminaire qu’il a donné en 2023 à l’ENS, le philosophe revient sur les questions d’universalité et de singularité qui sont au cœur de ses réflexions et de ses engagements. Contre les tribalismes, les identitarismes, les nationalismes et autres maux de ce début du XXIe siècle qui mènent, affirme-t-il, à un apartheid généralisé, il encourage un monde pluriel, décentré qui aspire à une humanité universelle, véritablement commune à tous les hommes et qui ne soit évidemment pas imposée par une culture ou une langue.
Pourquoi parler d’universel au XXIe siècle ?
Il y a plusieurs raisons. Parce que nous découvrons à quel point nous sommes une espèce humaine, et parce que nous devrions nous comporter comme une seule et même espèce