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Le Libé des historien·nes

Sous Emmanuel Macron, beaucoup de panthéonisations mais peu de réflexion

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Alors que Robert Badinter va entrer au Panthéon ce jeudi 9 octobre, l’historien spécialiste de la Shoah Tal Brutmann rappelle que le Président a multiplié les gestes mémoriels sans jamais y saisir l’occasion d’éclairer le délitement politique actuel.

Emmanuel Macron au Panthéon, le 27 avril 2018. (Thibault Camus/AFP)
Par
Tal Brutmann, historien, spécialiste de la Shoah
Publié le 08/10/2025 à 18h53

A l’occasion des Rendez-vous de l’histoire, qui se tiennent à Blois du 8 au 12 octobre 2025, les journalistes de Libération invitent une trentaine d’historiens pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 9 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Depuis son arrivée à l’Elysée, Emmanuel Macron a panthéonisé davantage que ses trois derniers prédécesseurs réunis. Et dans cet ensemble, tous les personnages ainsi honorés, à l’exception de Maurice Genevois, se rattachent à la Seconde Guerre mondiale et son héritage, signifiant ainsi l’importance de celui-ci. Depuis 1945, la République s’est construite en opposition – comme le proclamait le préambule de la Constitution de la IVe, repris dans celui de la Ve – aux régimes d’extrême droite et aux haines qui ont marqué cette période et qui semblaient dès lors être disqualifiées de l’échiquier politique. L’antisémitisme en particulier n’avait plus voix au chapitre, à commencer à gauche, où dans les années 30 il était pourtant vivace. Il suffit d