Entre août 2020 et juillet 2021, elle aura encore reculé de plus de 13 000 km². Plus grande forêt tropicale au monde, l’Amazonie est plus menacée que jamais. Et, avec elle, les Amérindiens. S’ils savent régulièrement se mobiliser et donner de la voix contre les appétits défricheurs de l’agro-industrie, ils sont souvent négligés à cause d’un mythe à la dent dure : leur forêt serait «vierge», et majoritairement préservée de toute implantation humaine.
Faux, répond l’archéologue. Spécialiste de l’Amazonie, il a consacré sa carrière de chercheur à mettre en évidence les traces prouvant que cette forêt est habitée de longue date. De survol du littoral guyanais en fouilles au pied des Andes, il a mis en évidence les vestiges de buttes construites pour l’agriculture ou les restes de villes remontant à l’époque précolombienne, c’est-à-dire avant l’arrivée de Christophe Colomb et des Européens. Son dernier livre, La forêt vierge d’Amazonie n’existe pas (Le Pommier) raconte cette longue histoire des liens tissés par les humains avec la faune et la flore de l’Amazonie, dans un équilibre bousculé par la conquête coloniale.
A l’époque précolombienne, y avait-il vraiment des humains dans toute l’Amazonie ?<