Les éditorialistes ne roulent pas en Lamborghini, mais, aux Etats-Unis, certains perçoivent des salaires de footballeur. Les rondelettes sommes viennent de Substack, une plateforme américaine de newsletters payantes qui permet à des auteurs de publier du «contenu» (articles, analyses, éditos) accessible par abonnement mensuel – à partir de cinq euros, 10 % de commission pour le site. Une manière de monétiser son public en lui proposant cinquante nuances de matière grise. Un OnlyFans pour intellos, en quelque sorte.
Certaines vedettes outre-Atlantique comptent des centaines de milliers d’abonnés. En France, ça commence doucement. L’économiste Jean Pisani-Ferry, l’éditeur Olivier Nora, Jacques Attali, Delphine Horvilleur et bien d’autres s’y sont inscrits, timidement, comme pour jauger la température de l’eau. «C’est de loin la meilleure source d’information que je connaisse ! Surtout sur mes sujets du moment : tech, géopolitique, IA, avenir de la protection sociale», s’enthousiasme l’essayiste David Djaïz, abonné depuis cet été. Des centaines de journalistes y sont déjà postés en spectateurs. Quelques «French» auteurs y publient, mais ils sont encore rares. Alors qu’une dizaine d’économistes de renom (dont Joseph Stiglitz ou Philippe Aghion)