Comparaison n’est pas raison. Le parallèle pourrait, en effet, sembler hasardeux, tant la situation de la Grèce de 2015 diffère de la nôtre. Le PIB français est douze fois supérieur. De même, les solides atouts de notre économie (infrastructures, première place en recherche et développement, efficacité des services publics…) tranchent avec les fragilités du système grec d’alors.
Pourtant, d’aucuns auraient tort de ne pas s’inquiéter. Souvenons-nous : la Grèce, bon élève de l’Europe des années 2000, se targuait d’un des taux de croissance les plus élevés du Vieux Continent, présentant une hausse annuelle moyenne de son PIB de 4,2 % entre 2000 et 2007. Or, cette réalité en cachait une autre : la tolérance envers la fraude fiscale et les exonérations croissantes offertes en cadeau aux fleurons de l’économie hellène (armateurs, immobilier…) ont structurellement fragilisé l’Etat grec. Les revers de la crise de 2008 ont ainsi obligé un Etat affaibli à emprunter massivement, bien encouragé par les banques françaises et allemandes.
La dette publique atteint 160 % du PIB et la dette privée 150 %. Les créanciers s’inquiètent sur la solvabilité et le FMI, l’UE et la Banque centrale, présidée alors par Mario Draghi, imposent des plans d’austérité insoutenables pour le peuple. Le taux de pauvreté explose et les impôts des plus pauvres augmentent de 337 %, contre une hauss