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Chroniques du Sahel

Surveiller et punir : au Mali et au Burkina Faso, le blocus des villages par les jihadistes, une tactique «horriblement efficace»

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Les insurgés du Groupes de soutien à l’islam et aux musulmans imposent des sièges plus ou moins stricts aux populations récalcitrantes, plongeant des dizaines de milliers d’habitants dans une situation de «faim aiguë», explique le chercheur Yvan Guichaoua.
Dans un camp de déplacés, à Dori, au Burkina Faso, le 30 mai 2024. (Fanny Noaro Kabré/AFP)
publié le 14 août 2025 à 20h10

Chaque mois, des chercheur·ses spécialistes du Sahel livrent à Libération leurs réflexions, leurs éclairages, leurs amusements, leurs colères ou leurs opinions sur la région. Aujourd’hui, le point de vue d’Yvan Guichaoua, chercheur au Bonn International Centre for Conflict Studies.

De Gaza au Sahel en passant par le Soudan, le recours à la famine comme arme de guerre connaît une épouvantable actualité, quand bien même le droit international humanitaire stipule noir sur blanc qu’il est interdit «d’utiliser la famine comme méthode de guerre contre la population civile». La famine, comme l’a démontré abondamment Alex de Waal, chercheur pionnier sur la question depuis des décennies, est presque à tous les coups causée par les humains, généralement dans des situations de guerre. Le Programme alimentaire mondial dénombre actuellement 319 millions de personnes à travers le monde souffrant de «faim aiguë». Parmi elles, 70 % vivent dans des zones de conflit ou classées comme politiquement fr