Chaque mois, des chercheur·ses spécialistes du Sahel livrent à Libération leurs réflexions, leurs éclairages, leurs amusements, leurs colères ou leurs opinions sur la région. Aujourd’hui, le point de vue d’Yvan Guichaoua, chercheur au Bonn International Centre for Conflict Studies.
De Gaza au Sahel en passant par le Soudan, le recours à la famine comme arme de guerre connaît une épouvantable actualité, quand bien même le droit international humanitaire stipule noir sur blanc qu’il est interdit «d’utiliser la famine comme méthode de guerre contre la population civile». La famine, comme l’a démontré abondamment Alex de Waal, chercheur pionnier sur la question depuis des décennies, est presque à tous les coups causée par les humains, généralement dans des situations de guerre. Le Programme alimentaire mondial dénombre actuellement 319 millions de personnes à travers le monde souffrant de «faim aiguë». Parmi elles, 70 % vivent dans des zones de conflit ou classées comme politiquement fr