Chez Feel good, on corrige les livres pour ne plus blesser personne. Chez Feel good, on vous veut du bien, à tous. La maison d’édition, fictive, est tirée du nouveau roman de Tania de Montaigne, mais la fonction est inspirée d’une pratique réelle. On appelle cela le sensitivity reading, consistant à faire un appel à un lecteur extérieur pour éviter les formulations véhiculant des stéréotypes – notamment sexuels, raciaux ou validistes. Dans Sensibilités (Grasset), fable dystopique réunissant – un peu trop facilement – la figure de Salman Rushdie, les violences policières et un milieu littéraire régi par une bienveillance quasi totalitaire, l’écrivaine Tania de Montaigne, par ailleurs chroniqueuse à Libé, règle ses comptes avec ce qui lui apparaît comme un excès de sensibilité.
En plein boom outre-Atlantique, cette forme de «consulting» littéraire a levé un vent de panique dans le Landerneau français où elle reste embryonnaire et mal documentée. Dernier soubresaut en date, la passe d’armes entre les romanciers – classés à gauche – Nicolas Mathieu et Kevin Lambert, auteur québécois dont le