Un Français donnant des leçons de libéralisme économique aux Américains, ce n’est pas si banal. D’autant que Thomas Philippon, professeur de finance à la Stern School of Business (New York University, Etats-Unis), s’attaque à une idée reçue plutôt tenace : l’Amérique n’est plus le pays de la libre concurrence, selon l’économiste. Une thèse que l’ancien conseiller de Pierre Moscovici à Bercy détaille dans les Gagnants de la concurrence. Quand la France fait mieux que les Etats-Unis (Seuil), un essai d’abord paru en anglais sous le titre The Great Reversal. How America Gave Up on Free Markets (Belknap Harvard, 2019).
La raison ? En vingt ans, les Etats-Unis ont laissé se multiplier d’importantes concentrations industrielles, profitant d’une concurrence trop faible. Quand, au même moment, l’Europe a fait le chemin inverse. Or, moins de concurrence, c’est moins de pouvoir d’achat pour les consommateurs et les classes moyennes, explique Thomas Philippon, qui se définit comme un «un libéral de gauche». Fin mai 2020, ce spécialiste de macroéconomie et du marché de l’emploi a également fait partie de la commission d’experts nommée par Emmanuel Macron pour préparer l’après-Covid-19.
Après deux ans de pandémie, des centaines de milliards de dollars déversés sur l’économie américaine et autant d’euros en Europe, où en est-on ? Comment ces deux économies relèvent-elles la tête ?
L’Europe fait mieux que les Etats-Unis. Les deux économies ont réussi à soutenir les