Pour changer le monde, faut-il tourner le dos au passé ou apprendre de ses aïeux ? Pour Tim Ingold, professeur d’anthropologie sociale à l’université d’Aberdeen (Ecosse), le meilleur moyen d’envisager l’avenir est d’éprouver des liens intergénérationnels. «Une grande partie des difficultés que nous avons [pour] affronter l’avenir vient de la façon dont nous pensons les générations», soutient-il dans l’essai le Passé à venir. Repenser l’idée de génération (Seuil).
Plutôt qu’une succession de générations séparées les unes des autres, il invite à voir l’humanité comme une série d’existences qui se chevauchent, au service d’une continuité qui nous fait défaut. Comme les fils d’une corde, explique-t-il : si elle est solide, c’est parce que les fibres qui la composent s’entortillent. Passé, présent, futur sont ainsi redéfinis.
Tim Ingold fait partie de ceux qui, comme son ami Philippe Descola, ont montré que l’opposition entre «