«Ici, c’est chez moi.» Cette année, le royaume de Rachida Dati a un nom : le Festival du livre de Paris, que la ministre de la Culture a inauguré jeudi 11 avril, sous les majestueuses arches boisées du Grand Palais éphémère. On est place Joffre, en plein cœur du VIIe arrondissement de ce Paris si «populaire» dont elle a longtemps été maire. Tour Eiffel en arrière-plan et maxi-verrière donnant sur le Champ-de-Mars, le décor en met plein la vue. En particulier au public québécois, pays à l’honneur, réuni dans la joie et la bonne humeur aux pieds de l’estrade où Dati et son homologue canadien, Mathieu Lacombe, ouvrent les festivités. Au menu des discours : francophonie, annonces désinvoltes sur les synergies nationales, blagues taquines et puis, on s’en fout, allons boire des coups, rigole Dati.
En comparaison, le parc des expos de la Porte de Versailles, qui accueillait l’évènement jusqu’en 2019, n’est qu’un lointain souvenir brumeux. A l’époque, avec son milliard de portes d’entrée et son labyrinthe de stands, l’énorme hangar avait des airs de hall d’aéroport et de palais des courants d’air. Dans ce no man’s land, terminus ligne 12, les inaugurations viraient vite à la bringue échevelée. Ça buvait, ça clopait, ça dansait, les retours étaient durs. Clairement