Corriger le tir. Inverser une tendance. Se débarrasser de ce bout de scotch qui lui colle à la joue depuis… depuis le début en fait : en accordant ce dimanche soir une interview aux journaux télévisés de 20 heures, consacrée en partie aux enjeux environnementaux, avant une autre intervention lundi devant le conseil de planification écologique, Emmanuel Macron avait un objectif : faire mentir tous ceux qui considèrent qu’il n’a jamais réussi à donner à son action une véritable ligne verte… Instrumentalisation de la Convention citoyenne en 2020, promesses de campagne, entre les deux tours de 2022, vite oubliées, le chef de l’Etat a donné des bâtons pour se faire battre. Un jour, il parle de la crise environnementale comme du «combat du siècle», le lendemain il ose demander «qui aurait pu prévoir la crise climatique» sur laquelle les rapports du Giec, pour ne citer qu’eux, alertent depuis des années et des années…
Analyse
Difficile du coup d’y voir clair. Difficile d’y voir «le chemin d’une écologie à la française» évoqué sur TF1 et France 2 dimanche soir par Emmanuel Macron. Le chef de l’Etat a aussi évoqué «une ambition juste», «une écologie de progrès», une écologie qui serait «la réponse à la question du pouvoir d’achat». Il est surtout resté fidèle à sa conviction que la transition écologique passe par la réindustrialisation de certaines filières, notamment automobiles, mais aussi de production de pompes à chaleur. Suffisant pour corriger le tir, inverser la tendance, se débarrasser de sa réputation de président vert pâle ? Le détail des mesures présentées lors du conseil de planification ce lundi le diront. Mais la mise en bouche télévisée de dimanche soir en laissera beaucoup sur leur faim. Quand ils ne seront pas estomaqués par cette sortie du Président, qui «adore la bagnole». Elle en dit quand même long sur ce chemin vert très sinueux qu’il emprunte.