La construction européenne est fondée sur l’édification d’un vaste marché commun. La libre circulation des biens et des personnes repose ainsi sur le développement d’infrastructures (autoroutes, aéroports, lignes à grande vitesse) à l’échelle du continent. Or, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), nous sommes au milieu d’une décennie cruciale pour éviter la catastrophe climatique. Il devient indispensable de questionner les priorités données au «toujours plus, toujours plus vite, toujours plus loin» dans les politiques européennes de transports.
Le secteur des transports produit un quart des émissions territoriales de gaz à effet de serre de l’Union européenne, 60 % provenant des voitures individuelles et 13,4 % de l’aviation civile, d’après l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), ces émissions n’ont cessé d’augmenter, de plus de 30 %, entre 1990 et 2019. De plus, la combustion de carburants émet notamment dans l’air des particules fines et des oxydes d’azote (NOx). En 2021, respectivement 253 000 et