Il y a une scène éternelle du débat social qui devrait se rejouer dès le début de l’année. A l’occasion des algarades sur l’assurance chômage et sur l’âge de départ à la retraite, 2023 devrait voir s’affronter de nouveau deux argumentaires rodés, deux archétypes cuirassés de certitudes, deux vieilles légions fourbues. Et pendant ce temps, se perdront dans la pampa de la redéfinition de l’après-travail des cohortes de réfractaires, d’utopistes et de déboussolés. Ces hésitants ne savent plus très bien comment se satisfaire de cette classique activité démonétisée. Ces vacillants ne comprennent plus que faire de ces opportunités qui leur sont offertes de se confronter à leur vacuité en pleine modification anthropologique. Et ces êtres de chair et de sang n’arrivent plus à faire cohabiter leur énergie indéfinie avec ces intelligences de moins en moins artificielles et avec ces robots assez démagos pour cajoler l’humanité souffrante, en faisant assaut de cette bienveillance polie et de cette outrecuidance aimable des impavides.
L’armée libérale, pour ne pas dire patronale, ira main dans la main avec les traditionalistes du «faut ce qu’il faut». Avec Jean de La Fontaine, les laboureurs fiers de l’être feront valoir à leurs petits-enfants incertains qu’il s’agit de travailler, de prendre de la peine, que c’e