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tribune

10 septembre : pourquoi diable l’indignation fait-elle si peur ? par les éditeurs de Stéphane Hessel

Grèves, blocages, sabotages ? Face aux acteurs du mouvement social qui revendiquent l’héritage du résistant, ses éditeurs, Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, se réfèrent au texte d’«Indignez-vous» : s’engager sans violence.

Lors d'un rassemblement en hommage à Stéphane Hessel à Paris, en mars 2013. (Kenzo Tribouillard /AFP)
Par
Sylvie Crossman et Jean-Pierre Barou, éditeurs
Publié le 06/09/2025 à 11h39

A l’heure où le slogan Indignons-nous ! appelant à un blocage général de la France s’étend sur les réseaux sociaux et où le nom de Stéphane Hessel, l’auteur d’Indignez-vous ! est invoqué sur Instagram, TikTok, Facebook… jamais ce petit livre «pas plus gros qu’une crêpe» n’a été aussi actuel : «On ose nous dire que l’Etat ne peut plus assurer les coûts de ces mesures citoyennes. Mais comment peut-il manquer aujourd’hui de l’argent pour maintenir et prolonger ces conquêtes [de la Résistance] alors que la production de richesses a considérablement augmenté depuis la Libération, période où l’Europe était ruinée ? Sinon parce que le pouvoir de l’argent, tellement combattu par la Résistance n’a jamais été aussi grand, insolent, égoïste, avec ses propres serviteurs jusque dans les plus hautes sphères de l’Etat.» Ainsi parlait le vieux résistant de 93 ans, ancien des camps ; il en connut trois : Buchenwald, Rottleberode, Dora. Indignez-vous ! en est l’héritage comme il l’affirma à Strasbourg, en février 2011 : «Nous sommes entrés dans une conception de la société