Il faut passer par Beyrouth pour se rendre à Damas où l’aéroport international est encore fermé. Et je ne pouvais plus attendre. Au poste-frontière, le froid s’empare de mes extrémités. J’attendais la joie, mais voilà qu’une terrible angoisse me saisit : je n’ai aucun document prouvant que je suis syrienne. Ce n’est pas un problème pour le jeune homme aimable derrière le bureau qui sourit en voyant mon nom sur l’écran de son ordinateur et me dit : «Mes respects madame.» Là, j’ai réalisé qu’Assad était tombé. Quand l’idée d’être arrêtée m’a traversé l’esprit, le jeune homme me dit en riant : «Vous êtes recherchée par cinq services de sécurité différents !» Son rire m’a indiqué alors que j’étais bien arrivée en Syrie.
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Le ciel bleu était immense et les nuages tout blancs. La route serpentait entre les collines descendant vers la capitale. Des voitures calcinées et des restes de barrages de sécurité rappellent la souffrance et la peur. Le check-point de la redoutable quatrième division [force d’élite de l’armée des Assad, ndlr] est suivi de plusieurs autres.
Je regarde autour de moi en me demandant pourquoi je suis revenue, sans trouver la réponse. Les hommes de la Hay’a [HTS, l