A Calais, Dunkerque et sur tout le littoral de la Manche et de la mer du Nord, les politiques publiques à l’égard des personnes exilées à la frontière franco-britannique sont marquées du sceau de la violence et de la mort.
Il y a d’abord l’absence d’hébergement et l’exclusion des personnes exilées vers les marges des villes. Il y a le harcèlement quotidien des personnes par les forces de l’ordre, les effets personnels confisqués, les tentes endommagées, les arbres coupés et les rochers posés sur les terrains qui font office de lieux de vie pour ces hommes, femmes et enfants (1). Tout cela ne tue pas directement, mais des personnes en meurent : percutées par un train qui traverse un terrain vague sur lequel elles étaient installées, noyées dans un canal en se lavant, intoxiquées dans une tente alors que, transies de froid, elles y allument un feu pour se réchauffer.
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Il y a aussi la militarisation du port de Calais et du tunnel. Il y a les barrières et les barbelés, les caméras de surveillance et les détecteurs de chaleur et de CO2, il y a les chiens de détection (2). Tout cela ne tue pas directement, mais des personnes en meurent. Les si nombreux morts sur l’autoroute, sur les ronds-points, sur les parkings. Tous les morts à l’intérieur des camions écrasés par la marchandise ou étouffés d