Comme un ou une Française sur deux, nous ne savons pas encore pour qui voter à la présidentielle. Comme 85 % des électeurs et électrices de gauche et de l’écologie, nous pensons que nous devons nous rassembler pour gagner. Comme les trois quarts d’entre elles et eux, nous voulons que ce rassemblement passe par un vote et par une expression populaire !
Dimanche 30 janvier à 19 heures, nous connaîtrons enfin le nom de la personne qui nous apparaîtra, démocratiquement, comme la plus légitime pour porter ce rassemblement. A condition qu’il ou elle signe le contrat du rassemblement, nous nous engageons à voter pour la personne investie par la Primaire populaire à la présidentielle, les 10 et 24 avril prochains.
Les partis n’ont pas réussi à se rassembler par eux-mêmes. Les partis n’ont pas réussi à faire le rassemblement souhaité par la base. Les citoyennes et les citoyens, réunis pour un demi-million d’entre eux et elles au sein de la Primaire populaire, réussissent là où les autres ont abandonné. Ils et elles nous rappellent à notre responsabilité historique, qui est de placer le rassemblement et la mobilisation − qui en est la conséquence − comme préalables à la victoire.
En 2022, nous sommes de celles et ceux qui pensent que non seulement nous pouvons gagner, mais aussi et surtout que nous devons gagner ! Tous les projets que portent les droites identitaires, conservatrices et libérales sont des projets mortifères, dangereux et déshumanisants qui auraient des conséquences irréversibles sur la vie humaine.
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Oui, nous n’avons pas encore choisi notre candidat ou candidate pour le premier tour de la présidentielle, et oui, nous attendons le verdict de la Primaire populaire pour choisir, car nous croyons que les différences au sein des mouvements de la gauche et de l’écologie sont à la fois minimes au regard de la violence des droites et infimes au regard des urgences environnementales et sociales que nous devons affronter. Ces différences existent, personne ne les nie. Mais qui aurait pu imaginer qu’en 1943, les gaullistes et les communistes aient argué de leurs différences fondamentales pour refuser de s’associer dans le Conseil national de la Résistance ?
Ce dont nous avons besoin en 2022, c’est d’une nouvelle Résistance. Nous devons résister à l’oppression de ce capitalisme qui nous broie ; résister face aux conséquences du dérèglement climatique qui détruit nos écosystèmes, nos ressources et les plus fragiles d’entre nous ; résister face à la méfiance envers les institutions et les médias à la source des peurs les plus irrationnelles donc potentiellement les plus violentes ; résister face aux intérêts privés qui s’engraissent et s’enrichissent à proportion que la pauvreté s’accroît.
Pour sortir de cette impuissance politique, nous devons être intimement convaincus que même celui ou celle avec laquelle nous avons le moins de convergences à gauche vaut mieux que tous les autres, notamment Macron et celles et ceux à sa droite. Car l’offre politique de la droite est un projet misanthrope. Ne l’oublions jamais. N’oublions jamais que pour les femmes victimes de violences, les ouvriers qui meurent avant la retraite, les agriculteurs qui se suicident, les banlieusards et banlieusardes qui respirent les périphériques, les classes moyennes qui déambulent dans les pesticides, les personnes non blanches qui craignent les contrôles de police, pour toutes ces personnes, la politique est une question de vie ou de mort.
La personne investie défendra son programme, mais nous la soutiendrons parce qu’elle aura intégré a minima les dix mesures de rupture construites dans le socle commun : une vraie loi climat, la reconnaissance du vote blanc, le retour de l’ISF, de l’énergie gratuite (eau-gaz-électricité) pour tous les foyers, la vente libre des semences détenues par les multinationales, le plafonnement des marges injustes de la grande distribution, la garantie de l’emploi, la hausse des salaires immédiate des personnels de l’enseignement et de la santé, l’indépendance des médias vis-à-vis des milliardaires, l’indépendance de la police des polices et avant l’été, la convocation d’une convention citoyenne pour la démocratie pour mettre fin à la monarchie présidentielle.
Ce dernier point n’est pas des moindres, car cette convention pour la démocratie devra poser au plus vite les questions les plus urgentes de la crise de confiance dans la politique. Il faudra poser la question du RIC, du droit de vote à 16 ans, de la représentativité du Parlement, de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance de la justice, de l’impartialité des condamnations et de la prise en compte du long terme. Toutes ces questions qui, lorsqu’elles auront trouvé une réponse citoyenne et légitime, pourront fonder les bases d’une VIe République indivisible, laïque, démocratique, sociale et surtout désormais : écologique !
Les quinze premiers signataires :
Alice Barbe (fondatrice de Singa et Académie des futurs leaders), Anna Mouglalis (actrice), Anne Hessel (Archipel de l’écologie et des solidarités), Benoît Baubry (citoyen tiré au sort pour la Convention citoyenne pour le climat), Camille Marguin (présidente de la Primaire populaire) Elsa Wolinski (journaliste), Emily Loizeau (artiste), Lauren Bastide (journaliste), Laurence Lascary (productrice), Lucie Lucas (comédienne), Mathilde Imer (porte-parole Primaire populaire), Matthieu Sanchez (citoyen tiré au sort pour la Convention citoyenne pour le climat), Maxime de Rostolan (entrepreneur social), Nadia El Fani (cinéaste), Patrick Viveret (philosophe), Samuel Grzybowski (porte-parole Primaire populaire).