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TRIBUNE

A Mayotte, l’urgence de sanctuariser un accès à l’eau potable pour tous les habitants

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L'eau, une ressource essentielle et menacéedossier
Des cas de gastro-entérite signalés, de l’eau marron au robinet des services hospitaliers… Face à cette crise, les mesures du gouvernement restent insuffisantes, dénonce un collectif d’associations et d’organisations humanitaires.
Distribution d'eau aux bornes-fontaines ouvertes par les relais communautaires de l'association Santé Sud, quartier de la Vigie (Petite-Terre, Mayotte), le 8 octobre 2023. (Patrice Terraz/Libération)
par Un collectif de plusieurs associations et organisations humanitaires
publié le 9 octobre 2023 à 21h12

Face à la crise d’eau d’une ampleur sans précédent qui touche l’ensemble de la population à Mayotte, et malgré les dernières mesures annoncées le 6 octobre, par le gouvernement, plusieurs associations et organisations humanitaires, unissent leurs voix pour lancer un appel à des mesures urgentes. Ces dernières années, l’accès à l’eau potable à Mayotte suscite des inquiétudes quotidiennes pour une partie de la population : 12 % des habitants doivent se rendre aux bornes-fontaines et 6 % ne disposent d’aucun accès à l’eau. La pénurie d’eau actuelle touche désormais l’ensemble de la population, aggravant davantage la situation des personnes les plus précarisées.

La société mahoraise des Eaux (Smae) a récemment ouvert 96 rampes de distribution d’eau dans les zones les plus touchées par les coupures. Cependant, ces efforts ne suffisent pas pour répondre aux besoins criants de la population. En période de pénurie, la gestion de cette ressource vitale doit assurer un accès équitable à tous les habitants.

Il est impératif d’au moins doubler le nombre de rampes de distribution d’eau et de les maintenir en service vingt-quatre heures sur vingt-quatre pour couvrir les besoins essentiels de la population. De plus, il est préoccupant de constater que de nombreuses habitations se trouvent à plus de 500 mètres de ces rampes, alors que les normes humanitaires en situation d’urgence (1) recommandent une distance maximale de 200 mètres.

Avant cette crise, la consommation des habitants de