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TRIBUNE

A Orly, l’urgence d’étendre le couvre-feu aérien pour préserver la santé des riverains

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Une extension du couvre-feu de trente minutes permettrait de réduire les nuisances nocturnes de six décibels à Orly. Plus de 250 élus ainsi que des autorités de santé approuvent cette mesure. L’Etat saura-t-il entendre l’appel du bon sens ?
L’Etat a lancé une étude visant à réduire les nuisances nocturnes de six décibels à Orly. Ici, en 2022, la tour de contrôle de l'aéroport Paris-Orly. (Maeva Destombes/Hans Lucas. AFP)
par Didier Gonzales
publié le 3 décembre 2024 à 16h50

Nous le savons, l’urgence climatique et les risques sanitaires nous imposent d’agir rapidement. Les nuisances causées par l’aéroport d’Orly en font un cas d’école. Construit sur les villes du Val-de-Marne et de l’Essonne, il détient le privilège d’être la plateforme de l’Europe la plus enclavée dans le tissu urbain. Un problème bien identifié puisque les premières restrictions ont été imposées dès 1968 : un couvre-feu interdisant le décollage et l’atterrissage des avions entre 23 h 30 et 6 heures. Le nombre de vols a ensuite été plafonné à 200 000 mouvements par an en 1994.

Augmentation des risques cardiovasculaires, troubles de l’attention et de l’apprentissage chez les enfants, perturbations du sommeil, diminution de l’espérance de vie en bonne santé jusqu’à trois ans… le bruit des avions cache une réalité que les études scientifiques ne cessent d’établir. A Orly, cela représente pas moins de 1,6 milliards d’euros de coût social et sanitaire par an (source OMS-Bruitparif). Sans parler de la pollution de l’air, elle aussi de plus en plus documentée.

Face à la situation qui s’aggrave, l’Etat, sous la contrainte d’une directive européenne (n° 2002-49), a lancé, en juillet 2023, une étude visant à réduire les nuisances nocturnes de six décibels à Orly. Parmi les propositions, seule l’extension du couvre-feu permettrait d’atteindre cet objectif.

Une pétition largement partagée

Les élus, dans leur immense majorité, sont mobilisés sur cette question sanitaire. Plus de 250, tous bords confondus, maires, conseillers