Alors que la droite et l’extrême droite s’emploient à transformer nos existences en polémiques stériles, la gauche réaffirme des principes d’égalité et d’inclusivité sans parvenir à les incarner pleinement. Mais le problème dépasse les deux camps : il tient à un fait brut, impossible à nier. En France, aucune personne trans n’occupe de poste de responsabilité politique ou médiatique majeur. Pas de député, pas de sénateur, pas de tête de liste électorale, pas de cadre ni de porte-parole. Pas non plus de journaliste ou de présentateur connu. Pas de dirigeant syndical, pas de chroniqueur. Pas de figure nationale à laquelle se référer. L’invisibilité domine.
Cette invisibilité structurelle est un angle mort de notre démocratie. Comment prétendre défendre la justice et l’égalité quand toute une partie de la population reste exclue des lieux où se fabriquent les représentations collectives ? Nous ne réclamons pas de faveurs, mais une évidence : que notre société se donne enfin les moyens d’intégrer des voix trans là où se décident les discours, les lois, les récits communs. Bref, là où se dessine notre société.
Des discours politiques déconnectés de nos réalités
Le premier effet de cette absence est un discours déconnecté du vécu des personnes trans. En 2024, le groupe socialiste au Sénat a approuvé l’idée de contraindre les mineurs trans à des parcours dans des centres spécialisés. Une mesure qui semble raisonnable sur le papier mais qui, dans la réalité, enferme les jeunes dans des listes d’attente interminables et dans une relatio