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TRIBUNE

A quand un Puy-du-Fou de gauche?

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Paris, une histoire populairedossier
Le parc, fondé par Philippe de Villiers, réussit l’alliance d’un contenu idéologique très marqué à droite à un succès grand public. Une autre version du parc pourrait évoquer les Lumières, la Révolution, ou les l’histoire des luttes pour l’égalité.
En août 2020, lors de la représentation d'un spectacle nocturne la Cinéscénie, au Puy-du-Fou, dans le village des Epesses (Vendée). (Théophile Trossat/Libération)
par Cyrille Peyraube, Collaborateur politique
publié le 13 août 2022 à 9h56

Chaque année, plus de deux millions de visiteurs se rendent au Puy-du-Fou (1), en Vendée, faisant de ce lieu le deuxième plus fréquenté de France, si on le range dans la catégorie des «parcs d’attractions», habituellement utilisée en de tels cas. De l’attraction, il faut en être effectivement pourvu pour qu’autant de monde visite ce parc atypique. Les amateurs de sensations fortes éviteront de s’y rendre – nul grand huit ni train fantôme – tout comme celles et ceux qui s’attendraient à être véritablement distraits ou amusés au contact d’univers imaginaires, comme à Disneyland ou au Parc Astérix, pour n’en rester qu’à deux exemples emblématiques. Non, au Puy-du-Fou, on vient faire un «voyage dans le temps unique et inoubliable» et «vivre une immersion au cœur de l’histoire» (2).

Pour qui est sensible aux nouveaux récits historiques qui se diffusent depuis un certain temps, racontant une histoire de France entrelacée avec celle du monde et délaissant la petite musique cocardière au profit de celle du métissage, le Puy-du-Fou constitue une antithèse parfaite. Ici, retour aux fondamentaux : tout part de Clovis et de son baptême chrétien, qui lui permet de passer du statut de mi-barbare à premier Français. L’histoire peut enfin commencer, plus exactement une certaine histoire, à base de châteaux, de chevaliers et de ro