Menu
Libération
TRIBUNE

Affaire Depardieu : c’est l’heure de notre examen de conscience, par Giulia Foïs

Article réservé aux abonnés
Violences sexuellesdossier
L’étendue des violences sexistes et sexuelles est ce qu’elle est : plus ou moins auteur, plus ou moins victime, plus ou moins complice, personne n’y a échappé. Qu’est-ce que j’ai subi, encaissé, couvert ? Qu’est-ce que j’ai pu faire ? Chaque nouvelle affaire nous pousse à nous questionner sur notre propre rôle dans ce système dégueulasse.
Manifestation lors de la venue de Gérard Depardieu pour un concert à Marseille, le 17 juin 2023. (Denis Thaust/Sopa.Spus.ABACA)
par Giulia Foïs, Journaliste
publié le 29 décembre 2023 à 12h24

Ce que l’on sait, c’est que Gérard Depardieu a été mis en examen pour viol. Et que donc, pour la justice, il existe un nombre suffisant «d’indices graves et concordants» pouvant laisser à penser qu’il s’est rendu coupable des faits qui lui sont reprochés.

Ce que l’on sait, c’est que le viol est un crime. Pas une question de morale.

Ce que l’on sait, c’est que deux autres plaintes visent l’acteur, l’une pour viol, l’autre pour agression sexuelle. Et que treize autres femmes l’accusent d’agression, ou de harcèlement sexuel.

Ce que l’on sait, c’est qu’une plainte pour viol s’avère mensongère dans 2 % à 8 % des cas. Et que l’inverse marche aussi : neuf fois sur dix, une plaignante dit la vérité.

Ce que l’on voit à l’image de ce fameux Complément d’enquête consacré à Depardieu, image vérifiée par huissier, c’est un homme franchissant la ligne rouge : ce qu’il fait, ce qu’il dit, pourrait s’apparenter à du harc