La tribune en soutien à Gérard Depardieu a été initiée par un proche de la campagne d’Eric Zemmour. Cela n’a rien d’anodin. Ce qui se joue dans la défense de l’acteur, c’est la défense d’un monde en déliquescence. On n’entrave pas la jouissance d’un homme puissant. Voici en quelques mots résumés le message passé par ceux qui prennent sa défense, et derrière, c’est l’ordre patriarcal, racial et spéciste au complet dont la préservation est appelée.
Car, contrairement à ce que la vulgate essaye d’imposer, ce n’est pas la parole des victimes le danger du moment mais l’ensemble des crises auxquelles nous nous confrontons. Le cas Depardieu dit beaucoup des fractures qui traversent la société, entre ceux qui portent le patriarcat en étendard, défendent les valeurs de puissance, le droit à la prédation des corps et de la planète, et les autres qui veulent sortir de ce système viriliste et porter d’autres valeurs, faites de respect et de partage.
Dans ce monde au bord de la chute, la place du Patriarche est conditionnée à la toute-puissance de son désir, de sa jouissance et de sa volonté qui ne peut être que sans entrave. Gérard Depardieu incarne ceci à merveille. Le pouvoir du patriarcat tient dans la possibilité offerte aux patriarches de dépasser les limites, de ce à quoi les autres sont cantonnés, de régir le monde à sa manière. A