L’Europe pourrait être tentée de se détourner de la crise afghane considérant que son implication dans le conflit qui a ravagé le pays au cours des vingt dernières années n’a été que secondaire et qu’elle n’a pas à assumer les mêmes responsabilités que d’autres. Elle se retrouve pourtant en première ligne aujourd’hui face aux conséquences de l’effondrement de l’économie afghane et ne peut rester indifférente au drame qui se joue dans un pays où elle a été engagée, elle aussi, avec les Etats-Unis, pendant vingt ans. Faut-il attendre une famine de masse ou de voir un million de personnes fuir l’Afghanistan et se presser aux frontières de l’Europe pour agir ?
Avant le retrait occidental complet d’août 2021, l’aide étrangère représentait 40% du PIB de l’Afghanistan et couvrait 75% des dépenses publiques contribuant à des progrès fragiles mais réels en matière de santé et d’éducation. Depuis la prise de contrôle du pays par les talibans, non seulement l’aide au développement a été stoppée, mais