Il semble désormais évident que dans le cadre des compromis arbitrés en termes d’accord de gouvernement, la loi relative à l’aide à mourir constituera l’acte symbolique qui donnera à croire que les valeurs éthiques supérieures de la nation seront honorées : humanité, dignité, démocratie et fraternité.
Considérer, comme moi, que ce n’est pas le cas revient à opposer une résistance éthique au regard d’une «demande sociétale» considérée à tort inévitable et pressante. Aucune loi ne saurait nous permettre de surmonter les dilemmes redoutés de notre confrontation à l’expérience intime et ultime d’une fin de vie.
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Le désarroi et les peurs de notre société à l’égard du très grand âge, de la condition des personnes dites dépendantes ou de la maladie chronique, le manque de réponses dignes en termes d’accueil et de suivi ne sauraient justifier de destituer la personne du droit d’exister encore parmi nous. Ces enjeux ignorés ou négligés depuis des années par les responsables politiques méritent mieux que la compassion.
Qu’en est-il du souci accordé aux droits de la personne malade qui, sans être assurée de l’accès inconditionnel aux traitements et aux soins de vie qui devraient lui être proposés, entend que sa liberté et sa dignité sont conditionnées par l’avènement du droit de bénéficier d’une aide active à mourir qu’aucun médecin ne devrait entraver ?
Affirmer son libre choix
Notre vigilance devrait tout d’abord concerner ceux qui parfois revendiquent le «droit à la mort» faute d’être reconnus dans la plénitude