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TRIBUNE

Allocation: la vraie lâcheté, Monsieur Castaner, c’est le refus d’assumer sa responsabilité politique

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«L’allocation, c’est la réponse des lâches», a osé le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Pour la députée socialiste de Tarn-et-Garonne Valérie Rabault, c’est au contraire la majorité présidentielle qui a fui ses responsabilités en s’opposant systématiquement aux réformes progressistes et sociales depuis cinq ans.
Christophe Castaner, à l'Assemblée nationale en juin 2021. (Estelle Ruiz/Hans Lucas via AFP)
par Valérie Rabault, Députée de Tarn-et-Garonne, présidente du groupe Socialistes & apparentés à l’Assemblée nationale
publié le 24 mars 2022 à 16h25

Pour la députée de Tarn-et-Garonne, Valérie Rabault, le groupe LREM s’oppose systématiquement aux évolutions sociétales proposées par l’opposition : non aux versements automatiques de prestations, non au déconditionnement de la reconnaissance du handicap aux revenus du conjoint, non à un minimum jeunesse. Jusqu’à quand ?

Bafouer notre devise républicaine

En France, la moitié des habitants perçoivent une allocation : les allocations logement, les allocations familiales, le revenu de solidarité active, l’allocation personnalisée d’autonomie, l’allocation adulte handicapé…

En déclarant que «l’allocation, c’est la réponse des lâches», le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale assimile de facto 33 millions de Français à des lâches. De quel droit se permet-il ainsi d’insulter la moitié de nos concitoyens ? De quel droit s’autorise-t-il à bafouer notre devise républicaine qui porte en elle la fraternité, au même titre que la liberté et l’égalité ?

L’allocation n’est pas la réponse des lâches. Elle est la traduction de la fraternité, que le Conseil constitutionnel a, pour la première fois, qualifié de «principe à valeur constitutionnelle» dans sa décision du 6 juillet 2018. Méconnaître ce principe, c’est fuir sa responsabilité politique ou s’enfermer dans la lâcheté qui «tend à projeter sur les autres la responsabilité qu’on refuse» selon l’écrivain Julio Cortázar.

La différence entre le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale et nous, c’est que nous assumons notre responsabilité