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Derrière l’émotion et la sidération suscitées par les révélations du journaliste Victor Castanet dans son ouvrage les Fossoyeurs sur la maltraitance en Ehpad et les conditions d’exercice des professionnels du grand âge, l’analyse ne peut pas se résumer ni au seul statut – public /privé, non lucratif /lucratif – des Ehpad ni au discrédit régulièrement jeté sur un secteur qui pendant la crise sanitaire n’a pourtant pas été épargné. C’est, avant tout, la question de l’accompagnement et de la prise en charge des personnes âgées qui interroge notre société ainsi que la place réservée aux plus vulnérables de nos ainés, les 1,2 millions de personnes qui vivent aujourd’hui en France avec une maladie d’Alzheimer.
Comment a-t-on pu en arriver là ?
Le secteur du grand âge est abandonné depuis plusieurs décennies. De nombreux rapports de qualité ont régulièrement pointé les mesures à prendre, mais les gouvernements successifs ont reculé. Le gouvernement actuel a lui aussi capitulé et n’a pas tenu sa promesse d’une loi «Grand âge et autonomie». La société, elle-même, s’est longtemps voilé la face.
Vieillir n’est pas une maladie
Le manque chronique de personnel perdure, car nous n’avons pas réussi collectivement à rendre les métiers du grand âge attractifs. Les soignants, au domicile comme en établissement sont épu