Dans une note publiée en janvier 2020 (1), le Conseil d’analyse économique souligne la concentration de l’attractivité française dans les métropoles. Cette tendance contribue, selon ses auteurs, «à accentuer les inégalités spatiales et à générer des externalités négatives sur le bien-être dans certains territoires». Ils y voient une des causes de la crise des «gilets jaunes», dont la provenance majoritairement rurale et périurbaine démontre qu’«un environnement faiblement doté génère d’autant plus de mal-être s’il est situé près de lieux dynamiques et bien dotés».
Si notre Constitution reconnaît l’égalité entre les collectivités territoriales (article 72-2), ce principe est contredit par le phénomène de concentration spatiale qui caractérise la France. Selon Eloi Laurent, économiste et chercheur à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), notre pays se distingue par un «facteur métropolitain» s’élevant à 4 en matière démographique et à 4,1 pour l’emploi. Les métropoles y pèsent donc quatre fois plus en termes de population et d’emploi que l’espace géographique qu’elles occupent.
Effet d’entraînement
Cette polarisation est bénéfique si elle agit comme un moteur, aussi bien d’un point de vue économique (l’attractivité de l’ensemble du territoire) que d’un point de vu