Je sais bien qu’en décidant de rendre public l’épisode que je viens de vivre avec Amnesty International au sujet de la soirée We are civilians qui devait se tenir ce soir au Théâtre du Châtelet, je risque de prendre plus de coups encore que je viens d’en encaisser, mais le sujet me semble suffisamment grave, et surtout révélateur d’un climat antidémocratique, pour le garder sous silence. Tout commence donc début février, lorsqu’un membre d’Amnesty International m’appelle pour me proposer de participer à une grande soirée artistique autour de la protection des civils dans le conflit israélo-palestinien.
L’idée n’est pas d’avoir un débat géopolitique ou militant, mais au contraire, de pouvoir, le temps d’une soirée, se réunir et se mobiliser au-delà de nos sensibilités divergentes pour les victimes. Cela me paraît essentiel, d’abord, parce que le spectacle, depuis le 7 octobre, de tous ces corps massacrés, violés, torturés, brûlés vifs, kidnappés, déchiquetés par les bombes et ensevelis sous des immeubles pulvérisés n’est plus acceptable, mais aussi en raison du message qu’avec cette soirée nous pouvions adresser à l’intérieur, et au-delà de nos frontières : celui d’une fraternité retrouvée. J’accepte donc l’invitation avec joie, et après une réunion en zoom samedi dernier pour informer les organisateurs de l’angle de mon texte, je me mets à sa ré