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TRIBUNE

Après le départ de Sheikh Hasina, le Bangladesh doit panser les plaies des victimes de ses relents autoritaires

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L’ex-Première ministre Sheikh Hasina, qui vient de démissionner après quinze ans au pouvoir, tenait le pays asiatique d’une main de fer. Commence maintenant un long travail de reconstruction des institutions démocratiques, analyse Nordine Drici, consultant dans le domaine des droits de l’homme.
Sheikh Haina en avril 2023 à Tokyo. (KIMIMASA MAYAMA/AFP)
par Nordine Drici, Directeur du cabinet d'expertise ND Consultance
publié le 6 août 2024 à 17h08

«Un, deux, trois, quatre, Sheikh Hasina, Dictateur» ! Il aurait été inimaginable, il y a encore quelques jours, d’entendre ces slogans au Bangladesh, un pays autoritaire tenu par une main de fer par la Première ministre Sheikh Hasina, au pouvoir depuis 2009. Il aura fallu quatre processus électoraux truqués que son parti, la Ligue Awami, a remportés, une corruption endémique (durniti en langue bengalie), une justice aux ordres du pouvoir politique, et un pays dans lesquels les «trappes à vulnérabilités» sont multiples (économiques, sociales et climatiques), pour que le régime tombe comme un château de cartes. La violence politique étant endémique depuis la création du Bangladesh en 1971, il aura fallu plus de 300 morts, des milliers de personnes blessées, arrêtées, et un nombre inconnu d’exécutions sommaires et de disparitions forcées pour que les manifestations de la jeunesse, prenant pour appui la question de l’attribution inique des quotas dans la fonction publique, aient raison de ce pouvoir hégémonique qui a régné sans partage.

Fille du leader de l’indépendance du Bangladesh She