On parle de «marronniers» pour décrire ces sujets qui, dans la presse, reviennent à chaque saison (le pouvoir des francs-maçons, des juifs, la baisse des prix immobiliers…). Il faudrait trouver une autre catégorie végétale pour la démographie parisienne. Même le cerisier japonais, avec ses deux périodes de floraison, n’y suffirait pas : il n’est pas un mois sans article sur la chute de la démographie parisienne, et la fuite des familles. Chaque micro-donnée est analysée, le bruit interprété comme la tendance, des conclusions tirées, y compris par les décideurs politiques.
Or, s’il y a bien un sujet qui se mesure, c’est la démographie. Que disent les données ? Elles sont assez claires : il ne s’est à peu près rien passé dans les vingt dernières années à Paris, et singulièrement dans son centre historique, où la démographie est stable. Pourtant, dans les derniers mois, on a vu des décisions politiques prendre pour appui une prétendue chute massive de la démographie, au moins celle des élèves. Qu’en est-il vraiment ?
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Non, la population parisienne, et particulièrement celle du centre de Paris, ne s’est pas effondrée depuis une dizaine d’années. Si dans sa très longue histoire, la population de Paris a beaucoup fluctué, à la hausse et à la baisse, il faut remonter à une cinquantaine d’années pour identifier le dernier grand mouvement démographique.
La population parisienne connaît une tendance générale à la baisse tout au long du XXe siècle avec une chute démographique maximale ent