Il y a un mot qui revient sans cesse dans les articles portant sur le procès de Mazan. Qu’il s’agisse de journalistes francophones ou anglophones, d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique, le mot «dignité» résonne.
On met en lumière, régulièrement, le fait que, assistant au procès des présumés agresseurs, Gisèle Pelicot, victime de viols en série sous soumission chimique, s’avère d’une grande dignité. A chaque fois, je me demande pourquoi on sent la nécessité de le préciser ? La dignité de cette femme ne devrait-elle pas être prise pour acquis ? Est-ce que de le préciser n’est pas une manière d’indiquer qu’elle pourrait ne pas être digne ? Et quels seraient les signes de cette absence de dignité ?
Un «bob à la Anna Wintour»
Dans la couverture du procès par le New York Times, le 25 septembre dernier, en plus du mot dignité, on trouve les termes «poise» («élégance, assurance») et «chic», ainsi que la description de la coupe de cheveux de Gisèle Pelicot : un «bob à la Anna Wintour» (reine américaine de la mode), des verres fumés et l’impression qu’elle est vêtue en guerrière. On note régulièrement, dans nombre d’articles, que Gisèle Pelicot entre dans la salle d’audience la tête haute, qu’elle reste toujours calme, sauf la fois où des avocats de la défense ont laissé entendre qu’elle aurait pu être complice des crimes commis par les accusés, et alors, la façade a cr