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TRIBUNE

Artistes drag de France : nous incarnons une rébellion nécessaire face au fascisme

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La présence croissante de la communauté drag dans les médias l’expose à un nombre grandissant d’attaques de la part de l’extrême droite. Un millier d’entre elles s’élèvent contre cette offensive réactionnaire qui les met en péril.
A Paris, le 18 juillet, les artistes drag qui ont écrit la tribune. De gauche à droite et de haut en bas : La Briochée, Paloma, Minima Gesté, Miroslav Toi les Mains, Moon, Mami Watta, Aaliyah Xpress. (Marie Rouge/Libération)
par Un collectif de 1000 artistes drags de France et du monde et photos Marie Rouge
publié le 19 juillet 2024 à 16h09

Des scènes de l’Antiquité grecque jusqu’à RuPaul, du théâtre Kabuki aux pièces de Molière, de Shakespeare ou de Marivaux, l’art du drag existe depuis des millénaires, sur tous les continents, sous bien des formes et vous a procuré diverses émotions depuis votre plus tendre enfance. Pourquoi suscitons-nous alors une telle levée de boucliers aujourd’hui ?

La quatrième vague de féminisme, intersectionnelle, nous l’a appris : pour chaque avancée, la riposte réactionnaire du «c’était mieux avant, quand on pouvait encore tout dire» se fait plus violente. Et les dernières élections européennes puis législatives nous l’ont montré : l’extrême droite n’a jamais été aussi proche du pouvoir en France !

Pour la visibilité et les droits des personnes LGBTQIA + (lesbiennes, gays, bis, trans, queers, intersexes, asexuels et plus), ce mécanisme de riposte réac est similaire, car nos combats sont intrinsèquement liés. Depuis deux ans, les artistes drag (en particulier les queens) sont de plus en plus connu·es en France grâce à l’arrivée de la série télévisée issue de la franchise américaine Drag Race sur le service public [dont la finale a lieu ce vendredi 19 juillet, nde]. Mais cette visibilité est un outil à double tranchant. Avec cette hype, nous avons gagné des allié·es qui viennent voir